Ainsi vont nos cœurs.

Assise sur la plage, à regarder les vagues s’échouer sur le sable et mes enfants escalader les rochers, environnement si familier, si normal pour eux, j’ai ressenti, comme souvent, une gratitude immense. Quelle grâce de les voir grandir dans un cadre si beau, si sauvage. J'ai repensé au point de départ, à ce studio minuscule en banlieue parisienne, son rez-de-chaussée bruyant, mal isolé, aux trajets quotidiens en métro, à cette vie étriquée dont je n’aurais jamais osé rêver sortir. Et je vois aujourd’hui cette maison, ce jardin, cette vie douce et lente, ce foyer auquel je peux consacrer tout mon cœur, toute mon âme. Évidemment, tout n’est pas parfait. Rien ne le sera jamais vraiment, parce que la perfection n’appartient pas à ce monde et pourtant, j'ai bien souvent comme un avant-goût d’éternité. J'ai encore des rêves, bien sûr, des projets, des désirs qui me portent, mais je sais apprécier pleinement l'ici et maintenant, et mon cœur sait désormais où se fixer ; sur...