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Affichage des articles du août, 2025

Ainsi vont nos cœurs.

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  Assise sur la plage, à regarder les vagues s’échouer sur le sable et mes enfants escalader les rochers, environnement si familier, si normal pour eux, j’ai ressenti, comme souvent, une gratitude immense. Quelle grâce de les voir grandir dans un cadre si beau, si sauvage. J'ai repensé au point de départ, à ce studio minuscule en banlieue parisienne, son rez-de-chaussée bruyant, mal isolé, aux trajets quotidiens en métro, à cette vie étriquée dont je n’aurais jamais osé rêver sortir. Et je vois aujourd’hui cette maison, ce jardin, cette vie douce et lente, ce foyer auquel je peux consacrer tout mon cœur, toute mon âme. Évidemment, tout n’est pas parfait. Rien ne le sera jamais vraiment, parce que la perfection n’appartient pas à ce monde et pourtant, j'ai bien souvent comme un avant-goût d’éternité. J'ai encore des rêves, bien sûr, des projets, des désirs qui me portent, mais je sais apprécier pleinement l'ici et maintenant, et mon cœur sait désormais où se fixer ; sur...

Le chat existe-t-il ?

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  Je ne veux pas évidemment pas jeter l’opprobre sur cette jeune institutrice qui, de toute évidence, aime son métier et s’y consacre en conscience et avec bienveillance. Simplement, en l’écoutant, j’ai ressenti comme un immense gâchis. Car ce qui est beau, dans cette histoire, c’est de voir à quel point le désir de vérité jaillit spontanément chez les enfants, combien ils sentent instinctivement que deux affirmations contradictoires ne peuvent pas être vraies en même temps. C'est ça, qui m'a frappée, cette soif naturelle, gravée dans leur âme. Cette soif que ce monde n'est plus en mesure d'étancher. Alors plutôt que d'apprendre à mes enfants que la réel n'a pas d'importance, je leur apprends qu'il y a un Dieu, qu'il n'existe pas de salut en dehors de Celui qui a affirmé être "le Chemin, la Vérité et la Vie", que la vérité n’est pas une arme contre ceux qui pensent autrement, qu'elle est un bien commun, une lumière pour l’intelligen...

Catholicisme : mensonges et vérité.

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  Je sais que bien des protestants aiment sincèrement le Seigneur et désirent Le servir de toute leur âme, et il nous faut bien sûr prier pour que, dans la lumière de la vérité, ils soient un jour unis avec nous dans la plénitude de la foi, mais je lis trop souvent des affirmations inexactes au sujet du catholicisme, issues pour la plupart d'une méconnaissance profonde des doctrines et des enseignements de l'Eglise, et il me semble important d'y répondre.  C'est d'autant plus important que certains catholiques, mal instruits sur leur foi, pourraient se laisser tromper et abandonner l'unique Église que le Christ nous a donnée. C'est une chose d'adhérer ou non à une vérité, c'en est une autre de ne pas y adhérer faute de savoir ce qu'elle affirme réellement. J'ai donc choisi les accusations les plus fréquemment formulées à l'encontre de la Foi pour rétablir la vérité et expliquer ce en quoi nous croyons vraiment. Catholicisme : mensonges et...

Au pied du Calvaire.

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Nous passons le week-end en famille dans les Côtes-d’Armor, et quel émerveillement de voir, à chaque détour, le long des routes, les calvaires de notre belle Bretagne. Grands ou petits, comme neufs ou usés par le temps, la pierre nue ou couverts de mousse, bien visibles ou enfichés au milieu des arbres, partout ils se dressent pour nous rappeler le Seigneur et accueillir nos pas.  Autrefois, tout Catholique se signait en les croisant ; coutume presque disparue, et pourtant si belle, si précieuse, et que l'on essaie, un signe de croix après l'autre,  De garder un peu vivante.  Au pied du Calvaire. Ils se sont agenouillés là combien de fois, Les Bretons d'autrefois ?  Combien de signes de croix, De pieuses salutations,  Devant la pierre qui représente le bois ?  J'imagine ces âmes, ces messieurs, ces dames, Et leurs enfants peut-être, Rendant, comme moi, hommage à leur Maître, Lorsque pendant un instant, Devant ces oeuvres qui résistent encore au temps, Et qu...

Mater Admirabilis.

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  "Apprenez-nous par votre exemple, ô Vierge sainte, à être les temples spirituels de cette divine Sagesse, en lui rendant comme Vous le culte intérieur d'une charité humble et fervente, en Lui soumettant notre esprit et notre cœur, et en renonçant à nous-mêmes pour n'être plus éclairés, conduits, poussés et animés que par elle. Vous êtes maintenant affranchie des liens et des faiblesses de cette vie. Vous vivez et régnez dans le Ciel avec Celui que Vous avez enfanté et servi sur la terre. Vous êtes élevée comme les cèdres et les cyprès dans la bienheureuse Sion, au-dessus même des Anges. Vous recevez dans le sein de Dieu la récompense des humiliations et des croix que vous avez portées aux yeux des hommes avec votre Fils. Souvenez-vous de nous qui gémissons encore dans notre exil, et obtenez-nous par votre puissante intercession la Grâce d'être de dignes membres de votre Fils par l'observation fidèle de sa Loi, et par la participation de sa Gloire. Ainsi soit-il....

Je dépends de mon mari (et j'en suis très heureuse).

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Je discutais dernièrement avec une amie au sujet des notions de dépendance, de communauté, de liens amicaux. On constatait qu’aujourd’hui, il est presque mal vu d’admettre qu’on a besoin des autres. On a peur de passer pour un poids, peur d'être vulnérable, comme si dire "j'ai besoin de toi" était un aveu de faiblesse. Mais ce n’est pas le cas. Reconnaître qu’on dépend des autres, ce n'est rien de plus que reconnaître qu’on est humain, faillible et imparfait. Moi je dépends de mon mari, et je ne parle pas tant d'argent que du reste, de son regard, sa protection, sa sagesse, sa solidité, tout ce qui répond et rééquilibre ma propre nature. Lui aussi dépend de moi. Et nous dépendons les deux aussi, surtout, de Dieu. L'idée n'est pas devenir un poids pour les autres, évidemment, mais d'être capable de reconnaître nos propres limites, nos propres manques, et aussi d’être quelqu’un dont les autres peuvent dépendre sans la moindre crainte. Parce qu'en...

À chaque jour suffit sa peine.

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  J'ai longtemps eu cette tendance, presque instinctive, à scruter l’avenir comme on guette un ciel menaçant. Il faut dire que je suis de nature plutôt anxieuse. J’imaginais donc des dangers avant même qu’ils n’aient pris forme, je multipliais les futurs hypothétiques comme on érige des remparts, et j'accordais toujours au pire une place démesurée dans mes projections. C’est un exercice usant que j’ai longtemps considéré comme une preuve de prudence ; si je prévois le pire, pensais-je, il me frappera moins fort et si je l’anticipe, il me trouvera prête. La vérité, c'est qu'aucune angoisse, si intense soit-elle, n’a jamais détourné le cours d’un événement. L’inquiétude ne retarde ni la tempête, ni la perte, ni la douleur ; elle ne fait que dévorer le présent pour payer d’avance une dette qui ne m’est pas encore réclamée et ne le sera peut-être jamais. Quelle perte de temps, d'énergie, de ressources intérieures. Et quel apaisement dans ces quelques mots ô combien libé...

Je suis une poussière.

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  C'est une pensée qui me prend, quelques fois, lorsque j'observe le Ciel, cette immensité étendue là, au-dessus, comme un vertige à peine dicible, un sentiment, une sensation à la fois puissante et insaisissable ; celle de ma petitesse face à l'immense et l'infini, face à l'Absolu qui m'a créée, qui m'a aimée, et qui me rend chaque jour le regard que je porte sur Lui. Je suis une poussière. Je suis une poussière dans l’immensité du monde, un presque rien, presque invisible, née un jour sans l’avoir voulu, destinée à mourir sans pouvoir l'empêcher. Rien ne m’obligeait à être,  je ne suis ni nécessaire, ni le fruit du hasard ; ma vie prend racine dans la volonté de Dieu. Je suis pensée, voulue, aimée, mais si petite que je ne puis contenir la cause de mon existence et trop limitée pour me donner à moi-même ce dont mon âme a soif. Il y a en moi une empreinte, une trace du Ciel,  mais c'est la terre que j'arpente, petite poussière au milieu du déser...

Nourris ton âme.

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  Cette réflexion m’est venue à la lecture de la dernière (excellente) publication de @honore_tes_besoins. Il y parle du lien entre entropie et métabolisme, entre la course du temps qui dégrade impitoyablement la matière et la lutte active de l'organisme contre la mort. Or il m'a semblé évident que ce qui vaut pour le corps vaut également, et plus encore, pour l’âme. Car elle aussi a besoin d’être nourrie. Elle aussi décline si on l’abandonne. Elle aussi meurt lentement, sans bruit, sans symptômes visibles au premier abord ; la perte de foi n’est souvent, au fond, que le résultat d’une longue famine spirituelle. Or si on ne nourrit pas notre âme avec Dieu, on la gave avec le monde ; avec du bruit, de la distraction, de l’immédiat, du charnel, on l'habitue au goût des choses faciles et, bientôt, elle n’a plus aucun appétit pour la prière, les sacrements, les lectures pieuses ; elle les rejette comme un organisme intoxiqué rejette la nourriture brute. Elle n’a pourtant besoin...