Catholicisme : mensonges et vérité.

 


Je sais que bien des protestants aiment sincèrement le Seigneur et désirent Le servir de toute leur âme, et il nous faut bien sûr prier pour que, dans la lumière de la vérité, ils soient un jour unis avec nous dans la plénitude de la foi, mais je lis trop souvent des affirmations inexactes au sujet du catholicisme, issues pour la plupart d'une méconnaissance profonde des doctrines et des enseignements de l'Eglise, et il me semble important d'y répondre. 

C'est d'autant plus important que certains catholiques, mal instruits sur leur foi, pourraient se laisser tromper et abandonner l'unique Église que le Christ nous a donnée.

C'est une chose d'adhérer ou non à une vérité, c'en est une autre de ne pas y adhérer faute de savoir ce qu'elle affirme réellement. J'ai donc choisi les accusations les plus fréquemment formulées à l'encontre de la Foi pour rétablir la vérité et expliquer ce en quoi nous croyons vraiment.

Catholicisme : mensonges et vérité.

Beaucoup de ceux qui accusent les Catholiques d’idolâtrie et autres joyeusetés ne connaissent en réalité pas le sujet et se contentent de répéter des clichés ou des caricatures véhiculés dans les milieux protestants ; il est donc essentiel d’être capables d'y répondre et de défendre notre Foi. J’ai rassemblé ici quelques-unes des objections les plus fréquentes et tenté d’y apporter des réponses simples et claires.

Ça commence avec...

“Vous adorez Marie.”

C’est évidemment faux.

L’adoration, qu'on appelle latrie, appartient à Dieu seul, et les Catholiques le savent. L'hyperdulie, qui est la vénération particulière envers la Sainte Vierge, est toujours infiniment inférieure à l’adoration due au Créateur.

“Toutes les générations me diront bienheureuse” (Luc 1:48). On accomplit cette prophétie en honorant la Mère du Seigneur. Et si nous respectons des hommes pour leurs qualités, combien plus devons-nous honorer celle que l’ange a saluée comme “pleine de grâce” et qui a porté en son sein le Fils de Dieu ?

Ce à quoi nous rendons gloire, c'est avant tout à l'oeuvre merveilleuse que le Bon Dieu a accompli pour et par Marie, car c'est elle qui a dit "oui", c'est d'elle que nous est venu le Sauveur du monde, c'est elle qui L'a élevé, connu et aimé de manière absolument unique, et nous ne pourrons jamais l'aimer plus que le Seigneur ne l'aime Lui-même. 

C'est comme admirer un tableau et louer celui qui l'a peint ; comme admirer la Lune en sachant qu'elle ne doit sa lumière qu'au Soleil.


 “Vous mettez des médiateurs à la place de Jésus.”

C'est faux.

Oui, Jésus est l’unique Médiateur, mais cette médiation unique n’exclut pas la participation secondaire des membres de son Corps. “Priez les uns pour les autres” (Jacques 5:16) ; si nous demandons l’intercession de nos frères sur terre, pourquoi ne pas la demander à ceux qui sont déjà glorifiés au Ciel ? Leur prière est d’autant plus efficace qu’ils sont unis parfaitement à Dieu ; leur âme vit, elle est même bien plus vivante que la nôtre.

Par ailleurs, à Cana, la Sainte Vierge intercède auprès de son Fils, lequel accomplit son premier miracle public en réponse à sa demande. L'Ancien Testament pullule de références et de préfigurations à ce sujet avec des mères et des femmes qui, par leurs prières et leurs supplications, sauvent leur peuple ou obtiennent la faveur des rois : ce n'est absolument pas une innovation de l'Eglise que de penser que les amis et la Mère du Roi des Rois puissent de même intercéder pour nous. 


"Vous croyez être sauvés par vos œuvres.”

Non. Le salut est un don gratuit de Dieu, mais ce don demande notre coopération. Il demande à être reçu, il demande une réponse.

Le Christ dit : “Celui qui persévérera jusqu’à la fin sera sauvé” (Matthieu 24:13). Il faut donc persévérer. Il faut agir, il faut combattre. 

Saint Paul écrit : “Travaillez à votre salut avec crainte et tremblement, car c’est Dieu qui agit en vous le vouloir et le faire” (Philippiens 2:12-13).

Saint Jacques affirme que “La foi sans les œuvres est morte” (Jacques 2:26).

Le salut est donc une synergie ; Dieu agit le premier, et nous répondons par notre coopération.

Maintenant, qu’en est-il du mérite ?

Si nos bonnes œuvres ont un mérite, c’est uniquement parce qu’elles sont rendues possibles par la grâce de Dieu. Dieu couronne en nous ses propres dons, comme le dit Saint Augustin. “De quelle manière l'homme peut-il donc mériter la grâce, puisque aucun mérite ne saurait être en nous que l'oeuvre de la grâce, et que, lorsque Dieu couronne nos mérites, il ne couronne que ses dons?"

Autrement dit, même lorsque nous “méritons”, ce n’est pas nous qui ajoutons quelque chose à Dieu, mais c’est Dieu qui agit en nous et nous associe à Son œuvre.

Ainsi, aucun Catholique ne croit sincèrement être sauvé par sa propre force. Nous savons que, sans la grâce, nous ne pouvons rien mais qu'avec elle, nous pouvons tout.

Dieu nous a laissés libres, et Il ne nous sauvera pas sans nous. 

Si vous étiez en train de vous noyer et que quelqu'un vous tendait une perche, diriez-vous que vous vous êtes sauvé vous-même ? Non, bien sûr.

Vous savez que votre salut est entièrement dû à celui qui vous a tendu la perche ; néanmoins, il a bien fallu que vous l'attrapiez, car si vous vous étiez contenté de la regarder et de dire "voici quelqu'un qui vient pour me sauver", vous auriez, en tout état de cause, sombré.


 “Vous adorez des statues et des idoles”

Bien sûr que non ! Une idole est un objet que l'on considère et que l'on adore littéralement comme Dieu lui-même, or les images et statues catholiques ne sont pas des idoles ; elles nous rappellent la personne qu’elles représentent, elles élèvent l'esprit vers cette personne, exactement comme la photo d’un proche ne remplace pas la personne aimée mais nous la rend présente à la mémoire. L’art sacré est une expression de notre foi, certainement pas de l'idolâtrie. Aucun Catholique ne considère ses tableaux et ses statues comme des divinités. 


“Pourquoi ne pas confesser directement ses péchés à Dieu ?”

C'est exactement ce que nous faisons. Le Christ a simplement institué un sacrement visible pour nous donner l’assurance du pardon.

Car Il a dit aux apôtres “Recevez l’Esprit Saint. Ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis” (Jean 20:22-23). Je ne sais pas vous, mais moi, je n'ai pas un tel pouvoir.

Le prêtre agit in persona Christi. C’est bien Dieu qui pardonne, car Il est le seul à pouvoir pardonner les péchés, mais Il le fait à travers l’instrument qu’Il a choisi. Comme pour l’Eucharistie : Dieu pourrait nous nourrir spirituellement sans pain, mais Il a choisi de le faire à travers un signe visible.


"Vous idolâtrez le pape et vous vous fiez à des hommes plutôt qu'à Dieu"

Encore une fois, c'est faux.

Le Christ a institué Saint Pierre comme chef visible : “Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église, je te donnerai les clefs du Royaume des cieux” (Matthieu 16:18-19). Son rôle est de garder fidèlement le dépôt de la foi, d'agir au nom du bon berger ; il suffit de lire le livre des Actes pour constater le rôle central et particulier de Saint Pierre, à qui le Seigneur a dit "Pais mes agneaux, pais mes brebis".

Sans autorité visible, chacun interprète la Bible à sa manière. Il suffit de voir le nombre de dénominations protestantes qui existent, toutes issues de la Sola Scriptura ("L'Ecriture seule") et pourtant en désaccord entre elles sur des points de doctrines absolument essentiels.

L'exemple de l’eunuque éthiopien l'illustre parfaitement bien (Actes 8:26-39) : il lisait les Écritures sans les comprendre, il fallut que Saint Philippe lui en donne le sens.


 “Votre foi repose sur des traditions humaines.”

 “Tenez ferme et gardez les traditions que nous vous avons enseignées, soit de vive voix, soit par lettre” (2 Thessaloniciens 2:15). Difficile d'être plus clair ; il existe bien des enseignements et des traditions orales, transmises depuis les apôtres jusqu'à nous, et qui importent autant que les enseignements écrits.

Lorsque Notre-Seigneur monte au Ciel, il n’existait encore aucun Évangile écrit ; la foi s’est transmise uniquement par la prédication et la vie de l’Église, sous l’action de l’Esprit Saint. Le Seigneur ne nous a pas laissé un livre mais une Église.

La doctrine protestante de la Sola Scriptura n’est ainsi enseignée nulle part dans la Bible, elle est même clairement contredite ; n'est-ce pas ironique ?


En résumé :

Nous adorons Dieu seul.

Nous honorons la Sainte Vierge et les saints.

Nous croyons que la foi agit par les œuvres et que Dieu nous demande de coopérer à Son oeuvre.

Nous utilisons les images comme rappels des réalités invisibles.

Nous recevons le pardon par les sacrements institués par le Christ.

Nous reconnaissons l’autorité visible de l’Église soumise à l'Esprit Saint pour garder la foi des apôtres.

Nous recevons la Révélation par l’Écriture et la Tradition qui sont inséparables l'une de l'autre.

L’Église n’invente rien ; ses enseignements reposent à la fois sur l’Écriture et sur la Tradition reçue des apôtres. La Révélation n'est pas une espèce de fabrication arbitraire mais le fruit d’une exégèse continue éclairée par l’Esprit Saint ; cette même exégèse qui nous permet d’accéder aux plus grands mystères de la Foi chrétienne, comme celui de la Sainte Trinité.

Ne laissez donc pas l'erreur et la caricature vous détourner d'un trésor si précieux.


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